Quand je suis entrée en PACES, je ne voulais qu'une chose : réussir mon concours pour devenir médecin et me spécialiser en gynécologie-obstétrique. 

Comment en suis-je arrivée à finalement désirer faire sage-femme ? 

Beaucoup ont fait ce choix par dépit, car il est vrai que le concours de sage-femme est plus facile à obtenir que le concours de médecine car il y a moins de gens qui souhaitent l'obtenir... Mais ce n'est pas mon cas. 

J'ai du attendre le début du deuxième semestre pour enfin comprendre quelle était ma voie... Avant ça : 

Pendant 4 mois je me suis vue m'embourber dans des cours qui arrivaient toujours plus nombreux, j'ai vu mon retard progresser, j'ai vu mon courage fléchir et mon ambition se taire sous les coups de l'angoisse. J'ai vu comment le jour du concours, la défaite que j'ai essuyée était grande. Mais je me disais que ce n'était pas grave, que si je ratais cette année je pouvais encore redoubler. Et si je n'arrivais pas à obtenir médecine, j'aurais au moins sage-femme, par dépit, comme beaucoup d'autre...

Et puis... Et puis j'ai rencontré une élève sage-femme. une fille qui comme moi était passée par la PACES, mais une fille qui avait directement voulu faire ce métier fabuleux. Une qui n'avait pas écouté ses parents quand ils lui disaient "Va en médecine, tu seras mieux payée, tu auras une vraie condition, tu verras c'est plus intéressant... et blabla..." 

Alors j'ai parlé avec elle de son futur métier...

Elle m'a raconté son quotidien, elle m'a raconté la vérité sur le métier de sage-femme, elle m'a dit que ses amies qui avaient eu ce concours alors qu'elles avaient raté médecine ne regrettaient pas leur choix, au contraire. Elle m'a raconté que c'était plus qu'un métier dans le domaine de la santé. Elle m'a dit avec un grand sourire que c'était un métier profondément humain. Et je crois qu'à partir de là, mes yeux ont commencé à briller, et mes ambitions ont légèrement bifurqué. 

Pendant les jours et les semaines qui ont suivi, je me suis documentée, j'ai regardé des reportages (parfois un peu niais mais intéressants quand même), j'ai pris rendez-vous avec une sage-femme libérale. Et je suis allée au salon des métiers. C'est à cet endroit que mon choix s'est arrêté. 

Salon des métiers : 

Nous y sommes allée à deux, avec une amie qui veut être chirurgien-dentiste. Et même sans parler aux étudiants présents pour représenter leurs filières, une différence était notable : D'un côté nous avions les étudiants en médecine : blasés, hautains, limite moqueur avec l'air de dire aux lycéens qu'ils rencontraient qu'ils ne pourraient jamais y arriver. Et de l'autre nous avions les étudiantes sage-femme (oui il y a surtout des filles dans cette filière même si ce métier est ouvert aux deux genres) : enjouées, motivées, le sourire jusqu'aux oreilles et prêtes à communiquer sans détour leur passion du métier. Je ne caricature pas. C'était vraiment... un contraste stupéfiant. (Soit dit en passant, l'étudiante en dentaire était sympa aussi ! )

J'ai regardé des dépliants en attendant de pouvoir leur parler et j'ai découvert des trucs que je ne soupçonnais même pas. Mais je suis méfiante vis à vis des dépliants car c'est une démarche de pub, et j'aime pas la pub. Alors j'ai attendu pour vérifier  ces infos avec les deux élèves SF du salon. Et effectivement, ce métier s'est avéré être beaucoup plus complet que ce à quoi je m'attendais. Avec des perspectives d'évolutions de carrières inespérées, des libertés de pratiques extrêmement larges en libéral, et un salaire pas si nul que ça en fin de compte. 

 Après toutes les explications et précisions des deux étudiantes, j'ai définitivement décidé que, moi aussi, j'allais me lancer dans ces études fabuleuses. 

Alors je sais, vous êtes sûrement restés un peu sur votre faim en lisant cette article car je n'ai pas détaillé avec précision tout ce qui m'avait fait changer d'avis, et tout ce que vous aimeriez savoir sur le métier de sage-femme. Mais ça je vous le donnerai dans un prochain article : C'est quoi une Sage-Femme ?